Cette année, huit mémoires. (DNSEP. Parcours Design & Éditions. ESADHaR. Le Havre).
Chaque mémoire est la propriété de l'étudiant, il a été confectionné avec l'équipe pédagogique : Yann Owens - atelier de sérigraphie, Alain Rodriguez, graphiste, Gilles Acézat, graphiste, Sonia Da Rocha, typographie. Et le précieux atelier reliure tenu par Hélène Pitassi.
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C’est à travers la lecture et une étude de livres d’Annie Ernaux que Cloé L'ahelec a posé des mots sur sa pratique (qui lie écriture, dessins, photographies, graphisme). Par un jeu de déplacements et guidée par la prose auto-fictionnelle de l’écrivaine, Cloé L'ahelec inventorie des intentions d’écriture à même de retenir et de révéler le quotidien, d’enregistrer l’instantané de la vie. Il s’agit de « sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais » et d’écouter attentivement l’autre, les autres, même inconnus. Comme faire récit -graphique- en travaillant à partir de souvenirs, en revenant sur les évènements du passé, en réactivant des photographies ? Dans ce mémoire, il y est question de journaux (intimes et extimes), de traces indicielles, de la saveur d’anecdotes anodines et du bonheur de la lecture. Dans beaucoup de livres, une.e graphiste trace, par fragments, par jeu de révélations, la vie des autres.
Annie Ernaux évoque souvent la ville de son enfance, Yvetot, à deux arrêts de train du Havre…
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Savourer l’encre noire de la mélancolie…
Créer à l’ombre de la mélancolie douce…
Louise Humbert s’est plongée dans la lecture de textes des romantiques allemands et de poésies souvent voyageuses. Elle a recherché dans des ouvrages anciens qui décryptaient les flux physiologiques de la bile noire, des remèdes à la mélancolie. Le titre du mémoire, Atrabile, annonce la couleur : la mélancolie dans ses ramifications organiques, ses aspirations littéraires. À travers ses recherches, Louise Humbert a assumé son attrait pour la mélancolie, développé sa ligne noire et partagé sa connaissance du dessin contemporain, notamment des romans graphiques, parfois, vides de tout mots. En-de ça, s’esquisse une autre révélation, celle du paysage, propice à traduire nos inclinations à la contemplation, au lointain, à l’inatteignable.
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Dans Topologie d’une page, avec une une quarantaine d’articles thématiques, Blanche Bertrand conte les récits enchevêtrés et en palimpseste de l’histoire de la page. Pourquoi la page reste-t-elle au coeur de nos vies? La page est un outil, une surface consignant notre passé, des plans, un espace de révélation… Au quotidien, nous la manipulons constamment. La page demeure le propre de l’individu.e, même connecté.e. Ce mémoire conte en creux une rencontre intense et plurielle avec le plaisir de la lecture et ce rapport privilégié de fascination et de production qui se crée au jour le jour entre le.la graphiste et la page.
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Dans Mirage, Solène Langlois a développé une réflexion et une écriture qui pouvaient être tout à la fois être clinique, fictionnelle, historique et/ou analytique et qui s’est concentrée autour de quatre clichés. Quatre images photographiques prélevées parmi des millions qui subrepticement norment, conditionnent nos regards, encadrent nos manières d’être et de penser : une Une du magazine Play Boy, une photo de famille issue d’une banque d’images, une photographie liée au discours médical et scientifique et enfin, une carte postale érotique provenant d’un quartier de Casablanca, devenu « paradis sexuel ». À la suite de ces analyses, Solène Langlois a conduit un essai guidé par un esprit drag et les théories du genre, permettant de contrecarrer la nocivité de ces images photographiques par une pratique libératrice et questionnant de quelles manières, un.e graphiste se situe au cœur de ses manipulations.
Une de ces analyses est lisible : https://lundi.am/Solene-Langlais
et l’interview de Sarah Vadé : http://www.t-o-m-b-o-l-o.eu/entrevue/boy-entretien-avec-sarah-vade/
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Sophie Gaudillat a choisi de regarder la télévision et le phénomène de la téléréalité. De multiples genres d’émissions de téléréalité existent et captent au quotidien des milliers de zappeurs et de zappeuses de différentes générations. De nouvelles stars de quinze minutes, s’enchaînent, se déchaînent, et s’exposent à des regardeurs dans une relation où intime et montage s’interfèrent constamment. S’appuyant sur des chiffres, des textes universitaires, Sophie Gaudillat dresse un panorama descriptif. Il s’agit de questionner comment ce « réalitisme » (expression empruntée à Eric Troncy) peut apparaître dans le design graphique et ce que ce phénomène dit de notre rapport au monde contemporain.
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L’étude d’Alzéda Bedel s’est centrée sur la figure symbolique du pirate : ce qu’il incarne comme esprit de subversion et de transgression. Durant le grand essor de la piraterie, certains pirates souhaitaient changer les systèmes économiques condamnant à la pauvreté. Pirater se dit aujourd’hui de l’action de ceux qui changent les mouvements à sens unique d’argent et d’informations. L’ascendant pirate se lit jusque dans la mode, il active un imaginaire multiple. De la subversion au décorum, la figure du pirate est complexe. Elle est invoquée pour mettre en avant des actions : ne pas subir un monde ou des règles sclérosantes.
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L’outil fait-il le graphiste ? Le point de révélation de Valentine Puillandre fut une rencontre avec le collectif Open source Publishing lors d’un workshop. Valentine Puillandre cherche à cerner la force, la magie, les limites de l’outil (en général et spécifiquement) au sein du quotidien, de la pratique, des processus de production des graphistes. Elle s’appuie sur des propos et des cas concrets (Ralph Schraivogel, Étienne Robial, Karl Gestner…) et beaucoup de documents textuels écrits et initiés par les acteurs des outils libres.
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Xavier Poirier s’est intéressé aux expositions de graphistes sur le graphisme : à la spécificité de ces expositions, aux enjeux qu’elles déclenchent et aux dispositifs scénographiques inventés par les graphistes. Il est parti de ses expériences concrètes d’assistant d’artistes. Il a réalisé des interviews ayant, notamment pour cadre, Une Saison Graphique.